des nœuds et des nuages

Dans ta tête sont les boucles qu’il manque à tes lacets.

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Le nœud dans ta gorge, c’est un nœud de cabestan constitué de deux demi-clés au point d’amarrage.

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A la fête de la tong, personne ne fait la fête et personne ne porte de tongs.

La soirée est un naufrage.

Ce n’est pas grave.

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L’achat d’une crème anti-gravité peut sauver une journée.

Ce qui calme est toujours parfaitement anodin.

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Le relief te refile la nausée quand les nuages amortissent tes pics d’humeur.

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Malgré les recommandations de santé publique, les montagnes sont sédentaires et néanmoins en pleine forme.

Chaque jour, elles aident à exfiltrer le soleil (ne pas leur en vouloir mais ne pas approuver).

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La géographie sous tes yeux n’est pas du tout comme sur la carte.

L’échelle est une corde constituée de tous les vêtements que tu ne porteras jamais plus.

Tu n’as pas besoin de l’ombre de ton bob mais celle du baobab.

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Plus il fait des nœuds, plus il est susceptible d’arracher le cordon de serrage.

Le vent c’est par vagues

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Celui qu’elle veut voir dormir à ses pieds, la colline l’assomme.

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Il existe dans la chambre d’un enfant un dessin noir comme du charbon

On dirait un incendie qui prend feu mais c’est une forêt qui fleurit

— le chignon de sa mère

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Quand rester ne fait plus ni chaud ni froid, c’est qu’il faut partir

Il commence à pleuvoir et la pluie est déjà tiède

L’incendie dans la garrigue fait un sfumato de la plage

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Avoir plus d’une corde à ton arc tu en doutes, mais tu as plusieurs arcs
si jamais la corde est trop raide

Vouloir y voir clair dans la chronologie est une activité chronophage

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Tes pupilles pareilles aux nuages lenticulaires le long de l’autoroute

Dans tes mains, l’eau pour le chien

Pour la peine son reflet dans les paumes

Sur un plateau le paysage — tout renverser ne briser rien